Lundi 20 juillet 2020
Il paraît que ça va décoller à 10h, de ce que dis Man’s. En tout cas, ça risque d’être un gros Col Vert pour ma première journée fumante dispo de l’année. Il y en a eu d’autres, mais j’étais soit en Amérique du Sud avec la Susi 3, soit en Bourgogne confiné, l’aile tout de même dépliée dans le salon. Je pose donc mon Lundi suite à la proposition de Man’s, toujours dans les bons coups. On se retrouve à Comboire avec Jean-Brice (qui fera 250kil) et Philippe G. pour covoiturer au stade du Gua. Ensuite direction le déco, et effectivement, ça décolle à 10h ! Je prends tout de même le temps de faire un peu de jardinage autour de mon aile, de manger mon plat de pâtes au pesto avant de m’équiper et de partir à 10h20.

L’extraction est d’une simplicité étonnante aujourd’hui, ça change de d’habitude ou le tas n’est pas exclus si le cycle n’est pas là. Une fois aux crêtes, on sent le vent d’Ouest, ce qui n’est pas très dérangeant mais pas très agréable non plus. Je chemine au premier barreau pour rattraper ma faible vitesse moyenne bras-hauts… et accessoirement les autres. A mon arrivée au Grand Veymont, tout le monde a déjà fait demi-tour depuis un petit moment sauf Toup qui lui part au Sud. Il est joueur ! Je profite du thermique tonique face Sud du Grand Veymont pour faire un plaf à 3000 et admirer la vue dégagée sur tous les massifs alentours et apercevoir Meije, Alpe d’Huez, Obiou ou encore Mont Blanc… C’est la première fois que la vue est si claire et nette, un régal !


Le retour, toujours accéléré, est une formalité. La journée semble de bonne augure, avec un bon McCready ! Je change un peu ma manière de voler en assurant volontairement les plafs pour maximiser mes chances de rester en l’air, même au beau milieu de ces généreuses crêtes. Je me fais doubler par Guy Parat puis Grand Jack tel une clio 4 sur un circuit de F1. Tentant de communiquer avec les pilotes du CSH, je me rend compte que ma radio n’émet pas, et réceptionne très mal : c’est ça de changer d’antenne sans essayer… je ferai donc le vol seul. Au Moucherotte, je prends 2800 et gaze direction la Bastille que je survolerai à 2000m ! J’en profite pour me laisser filer sur le St Eynard, où je rencontre mon premier thermique Chartrousin.

De l’huile ! Ça monte doucement, mais je reste dedans jusque 1800m pour assurer. Mon habitude des vols du midi à passer à cet endroit rarement au-dessus des crêtes me fait drôle. Arrivé sous la Dent, je continue à assurer en enroulant ce qu’on me propose jusque 2850m. Les pilotes qui avaient choisi Pravouta basculent sur la Scia perchés, je fais donc de même, rejoint la Scia et quitte les lieux après le thermique de service, à 3100m.


A cet instant, mon plan de vol est clair : aller voir si le lac d’Aiguebelette y est encore. Après 20 grosses minutes de glide, je raccroche tranquillement Bande et continue vers les grille-pains, puis la Dent du Chat. Je ne perds pas de vu ma motivation du vol : assurer pour maximiser mes chances de ne pas faire d’erreurs d’appréciation d’altitude dont j’ai le secret (cf : https://www.youtube.com/watch?v=OAXw_8T9cew). En allant à la Dent du Chat, je croise Aurélie B. avec qui on a rapidement discuté de ce vol le matin même en montant au parking. Elle est en avance sur moi, en même temps ce n’est pas étonnant vu la vitesse de ma Taska, malgré un premier barreau toujours actif. En empruntant un thermique avant le relais du Chat, je me rends compte que je ne connais pas l’altitude maximale autorisée ici… Le thermique bleu que j’enroule monte fort jusqu’à 2000m mais celui-ci me fait prendre à 200m de plus alors que j’essaye d’en sortir. Je n’ai jamais eu autant de gaz ici, je fais souvent l’A/R en minimisant le temps passé à enrouler : j’en profite donc pour tenter d’aller légèrement au Nord pour survoler Saint Jean de Chevelu. De l’autre côté, je vois des ailes sur le Mont Charvaz… Je suis fortement tenté mais il est déjà 15h et je ressens un peu de S/SO donc je quitte les lieux.


Profitant de ce début de retour, une micro-sieste au-dessus du lac s’impose avant de raccrocher au Nord des grilles-pains. Un hélicoptère, que je n’ai pas vu d’au milieu du lac, est là en train de secourir quelqu’un, je m’écarte bien et bypass les premiers thermiques par sécurité et remonte aisément à 2500m, une fois loin de la zone, après le point bas du vol à 950m. La transition pour le Mont Outhéran est particulière : je suis bien contré par le S/SO mais ça porte, donc je continue et récupère un peu de gaz en arrivant au niveau de la crête. A cet instant, je me concentre un maximum pour ne pas partir trop bas et louper la dernière transition avant de basculer dans le Grésivaudan. Rejoint par un planeur, le thermique au-dessus des crêtes de St Pierre d’Entremont donne très bien, ce qui me permet de basculer en direct sur le St Genis. Il est 16h45 lorsque je quitte à 2100 la Chartreuse, croyant que le plus dur était fait.


Je commence à avoir un peu faim après 6h20 de vol, n’ayant rien pris à manger en l’air. Heureusement que j’ai une petite bouteille d’eau… bientôt vide ! Je raccroche le St Genis à 1100m, ne le trouve pas très facile mais continue tout de même vers le Crêt du Poulet. J’observe deux ailes devant moi qui paraissent scotchées par moment et me dis que finalement, c’est pas gagné ! Le trajet jusque Chamrousse durera presque 2 heures, en effet le S/SO assez fort (pour moi) m’oblige à conserver mon barreau au risque de voler à 7 km/h par moment. Il fallait la jouer fine et sélectionner la bonne pompe, car le moindre thermique enroulé me faisait bien décaler…

En arrivant au Grand Colon, je croise Ben Dumont et refais un plein à 2800m au sommet. J’aime bien m’y poser pour les vols du soir de Chamrousse. C’est tentant aujourd’hui, mais je reste focus à boucler ce triangle qui était encore un rêve : le Grand Colon attendra… d’autant plus que je n’ai pas de bière dans ma sellette. Toujours ce vent de S/SO de face qui me fait douter, accélérateur toujours là. En quittant Chamrousse, un thermique me fait reprendre un peu d’altitude et derrière plus de vent, je suis enfin à une vitesse convenable ! Un semblant de gain sur le Conest/Connex me permet d’arriver avec du gaz au-dessus du Gua, de retrouver l’attéro des yeux et d’y poser en deuxième position, après 9h20 de vol et un peu plus de 200kil. Je ne reviens toujours pas que je viens de boucler ce tour que j’avais virtuellement tracé des dizaines de fois sur XCPlanner… pas plus tard que la semaine passée, entre 2 mesures 110 GHz au PNA-X… Un grand merci à Man’s pour l’organisation de cette sortie qui restera gravée.


Après l’attéro au Mont Blanc, le survol du lac Titicaca, le 200kil, il me reste un rêve à réaliser : la restit de Banon avec Giom !
Bon vol !
GPS : https://www.syride.com/fr/pilotes/flying3000/1046310
Simon B.