Vol de l’Aiguille du Midi – Mars 2019

Dimanche 24 mars 2019

Grandiose, c’est le mot qui me vient à l’esprit quand je repense à ce vol ! Je vais essayer de vous retranscrire ce qu’on a pu vivre ce dimanche 24 mars. Mais ce ne sera probablement qu’une approximation tellement les émotions étaient fortes et variées !

Ça faisait un moment qu’on en rêvait, il aura fallu être patients, mais ce jour là était le bon !

En fait tout commence, il faut le dire, avec la photo envoyée par Mathilde un mois plus tôt au pied de l’arête de l’Aiguille du Midi, elle en aura fait baver plus d’un. Depuis, il y en a un particulièrement motivé qui scrutait LE créneau météo qui nous permettrait d’y aller nous aussi : c’est Jean-Philippe !

Depuis le début de la semaine, il le sentait. Après confirmation avec les experts météo du club (merci à JC et Serge pour leur avis !), ils confirment que ça s’annonce pas mal (peu de vent en altitude, tendance plutôt Sud…) et que ça devrait le faire.

Le RDV est donné donc le dimanche matin à 7h30 à Chamonix, au pied du téléphérique.

Au départ : Jean-Philippe en biplace avec son passager (Christophe), et moi.

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1ère incertitude : le temps d’attente ! On aura été chanceux sur ce coup là, en 50 min on se retrouve dans la benne ! 🙂 Et c’est parti pour 15 min d’ascension qui nous propulse directement à 3800 m d’altitude. On n’est pas les seuls parapentistes qui tentent leur chance ce jour là, c’est plutôt rassurant!

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A l’arrivée du téléphérique, 1ère grosse claque : la vue !

Les corps souffrent un peu : du mal à respirer pour certains, et une grosse contracture des cervicales pour moi. Le froid peut-être ? Les effets de l’altitude ? Ou le stress ? Probablement un mélange de ces 3 facteurs…

On prend un peu le temps de s’acclimater et de profiter de la vue !

Puis vient le moment de se diriger vers la sortie côté vallée blanche. Les skieurs s’équipent, on fait de même : crampons, baudrier pour ceux qui en ont, bâtons, caméra bien sûr. On s’encorde et c’est parti pour la descente de l’arête.

Non non, vous ne rêvez pas, c’est bien “l’arête” de l’aiguille du midi ! Arête qui n’en est plus une tellement elle est large, tracée et sécurisée. Une vraie autoroute : deux voies avec une corde de chaque côté. Voyant ça, on choisit de prendre le passage le plus court, mais le plus raide aussi. On reste toutefois concentré, la chute peut vite arriver.image

 

 

En 10 minutes, nous voilà en bas de l’arête : un stress en moins ! 😉

On arrive au déco. Première remarque : c’est un peu rafaleux, mais avec de bonne période de creux… Quelques voiles sont déjà étalées. Une voile décolle devant nous, il s’en sort bien. Un autre quelques minutes plus tard se rate… (il avait l’air débutant le mec).

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Le déco du jour ! 😉

On se déséquipe tranquillement, et Jean-Philippe nous fait un topo sur tous sommets nous entourant (je n’ai dû en retenir que 2 ou 3 !).

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Puis rapidement on décide de se préparer. Quand c’est bon il ne faut pas attendre que ça soit pire ! Bref on étale nos voiles, on est rejoints par d’autres pilotes, dont mon pote Antoine Fanin, pour qui ce n’est pas une première de décoller de là haut, mais qui a préféré ce jour là se faire larguer en BASE, d’un biplace !

Pendant qu’on étale nos voiles, on sent encore quelques rafales, pas énormes mais de quoi gêner au déco. Et quand les rafales se calment, le vent (très léger) se met à tourner dans tous les sens : parfois cul, et 2 secondes après face ou travers.

Là où en temps normal, ça ne m’aurait pas gêné plus que ça, là haut, c’est pas pareil : le moindre imprévu contribue à augmenter nettement la part de stress. Le doute m’envahit, je commence à me liquéfier un peu, j’avoue ! Est-ce que je vais réussir à décoller ? Ne sera-t-on pas sous le vent à un moment ? Et si ça se passe pas bien ? On est en haute montagne quand même… Bref, trop de questions m’envahissent et je demande à Antoine son avis. Il me rassure, m’explique les conditions : “tu vas voir ça va bouger un peu au début, ça va faire comme une sorte “d’onde” en l’air, tu vas avoir une bonne finesse pendant quelques temps, puis une finesse de m…, puis ça va porter de nouveau, puis plus rien. C’est pas méchant. Et au déco tu cours tout ce que tu peux hein? Allez tu sais faire, ça va aller !!”. Ça me rebooste !

Pendant ce temps là, Jean-Philippe reste concentré, prépare son passager (qui au passage sert de biroute aussi ! 🙂 ) et s’apprête à décoller. Il prend le temps de choisir LE bon créneau, d’autant plus important en bi !

On guette le créneau, plus de vent, c’est maintenant !!! Son passager court tout ce qu’il peut, est à deux doigts de se gameller en bout de course, juste avant que la voile ne les prenne en charge ! C’est bon, ils sont en l’air ! Je les perds vite de vue, pour me préparer à mon tour.

Je demande à Antoine de me ré étaler la voile, de vérifier le démêlage de mes suspentes, et j’attends son GO pour y aller ! Ça fait vraiment assistée j’avoue (genre sortie d’école !), mais j’en avais tellement besoin pour ne pas que le stress reprenne le dessus et que je reste dans un état d’esprit positif. C’est fou comme un rien perturbe le mental à ces altitudes là !!

Je cours tout ce que je peux… pendant un bon moment… et c’est parti !! Ça y est, j’y suis, je réalise enfin ce vol que je rêvais de faire depuis un moment !

La première partie n’est pas des plus agréables. Je reste concentrée, et ne profite pas trop du paysage. Je choisis de prendre une trajectoire bien en milieu de vallée. La partie turbulente dure 4-5 minutes, puis une fois au dessus de la Mer de Glace, ça devient de l’huile ! Et là j’en profite pour me détendre et vraiment vivre ce vol à fond et m’imprégner de tous ces paysages de haute montagne, qui me sont totalement inconnus. On se sent vraiment minuscule au milieu de toutes ces sommets enneigés…

En radio, Jean-Philippe me dit qu’il est trop bas pour aller survoler le glacier des Bossons et préfère traverser sur Planpraz. Je le suis, et le retrouve là bas. Je raccroche un peu plus haut que lui, ça monte des briques ! Je prends un peu de gaz, prolonge le vol jusqu’à l’aiguillette des Houches et décide ensuite d’aller me poser : c’était un vol bien éprouvant, suffisant pour moi. Et je voulais surtout partager tout ça avec les copains à l’atterro.

L’euphorie probablement (il faut bien trouver une excuse), je construis mal mon approche, le vent change, bref ce sera un posé fesses ! 🙂 Il est à peine midi, on décide de profiter un peu de l’ambiance de Cham’. Balade dans les rues, resto en terrasse, glace, café, bref on est bien !

14h30, Jean-Philippe et Christophe reprennent la route. Il est tôt, on a pris les forfaits journée, je décide donc de remonter une 2ème fois à l’aiguille, en tant que touriste cette fois. Juste pour profiter du paysage du jour et me balader dans les galeries ! Ci-dessous quelques photos.

En conclusion, je suis vraiment contente de l’avoir fait, c’était magique. Mais je ne suis pas sûre de le refaire demain. C’est quand même très éprouvant le vol de haute montagne !!! Je vais laisser passer un peu de temps avant d’y retourner ! 😉

Voilà nos deux traces, avec les liens :null

https://www.syride.com/fr/pilotes/DFT7/684122

https://www.syride.com/fr/pilotes/Clémence/684977

La star du jour ! 😉

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Côté ouest (Jean-Philippe vous citera les noms mieux que moi)null

Côté Italienull

Côté Passy et les Aravis au loinnull

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